âA la suite dâun don fait par un soldat đȘde la grande guerre qui a voulu rester anonyme, les paroissiens de Saint-Joseph, joignant leurs offrandes Ă la sienne, ont acquis cinq magnifiques cloches, qui sont arrivĂ©es Ă Angers et ont Ă©tĂ© bĂ©nites le dimanche 6 mars 1921 par Monseigneur lâĂ©vĂȘque dâAngers.â
đ¶đ”Elles donnent les notes Do grave, Fa, Sol, La, Do aigu et pĂšsent respectivement 1945Kg, 911Kg, 641Kg, 456Kg, et 252Kg. âïž
Selon lâusage, chacune de ces cloches a reçu un nom de « baptĂȘme », inscrit sur sa paroi extĂ©rieure, avec les noms de son parrain et de sa marraine.
âLes inscriptions ont Ă©tĂ© conçues et trĂšs richement exĂ©cutĂ©es par les habiles et renommĂ©s fondeurs dâOrlĂ©ans, Messieurs BOLLEE pĂšre et fils. Câest une jolie page de notre histoire angevine qui a Ă©tĂ© moulĂ©e dans le bronze.â
đBourdon DO dâen bas :
« Je me nomme JOSEPH-MARIE. Je suis nĂ©e pour sonner le cinquantenaire du Patronage de Saint Joseph sur lâĂ©glise universelle. Lâan de grĂące 1921, jâai Ă©tĂ© bĂ©nite avec mes quatre sĆurs par Monseigneur Rumeau Ă©vĂȘque dâAngers ; jâai pour parrain M. le Chanoine Joseph-Marie Delahaye, curĂ© de cette paroisse Saint-Joseph dâAngers, et pour marraine Mme la comtesse de Vion de Gaillon, nĂ©e Marie-Nathalie Espivent de la Villesboisnet. Mes sĆurs et moi devons lâexistence aux paroissiens de Saint-Joseph qui ont suivi lâensemble de gĂ©nĂ©rositĂ© et de piĂ©tĂ© donnĂ© par lâun dâeux, soldat de la Grande guerre de 1914-1918 »
đFA :
« Je me nomme MARIE DE LA VICTOIRE ET DE LA PAIX. Je suis un « ex-voto » offert par un soldat de la Grande guerre. Voulant rester inconnu, il fut reprĂ©sentĂ© Ă mon baptĂȘme, ainsi que tous ses frĂšres dâarme, par mon parrain, M.Joachim-Anne-Marie-Henri-Pierre-Etienne, comte du Plessis de GrĂ©nedan, chef de bataillon de rĂ©serve au 63Ăšme R.I., prĂ©sident de lâUnion Nationale des Combattants, groupe dâAngers, doyen de la facultĂ© de droit Ă lâUniversitĂ© Catholique dâAngers, officier de la LĂ©gion dâHonneur, Croix de guerre. Ma marraine a Ă©tĂ© Mme la comtesse de Lavalette du CoĂ©tlosquet, nĂ©e Anne-Marie-RenĂ©e-Louise Bordeaux-Montrieux. Vive la France »
đSOL :
« Je me nomme JEANNE DâARC, Ă©tant venue au monde lâannĂ©e de la canonisation de ma sainte patronne. Jâai eu pour parrain M. Guillaume-Jean-Victor Bodinier, conseiller paroissial, prĂ©sident au Conseil GĂ©nĂ©ral et SĂ©nateur de Maine et pour marraine Marie-Mathilde Poriquet veuve de M. Jacues-Edouard Colas de la Noue.
M. Joseph Delahaye Ă©tant curĂ© et ayant pour vicaire M. Laurent-Jean-Joseph MĂ©nard et M. Joseph-Marie-Stanislas Panaget, chevalier de la LĂ©gion dâhonneur, Croix de guerre, Military Cross . »
đLA :
« Je me nomme MARGUERITE-MARIE-THERESE, jâai mission dâinviter les chrĂ©tiens Ă la dĂ©votion envers le SacrĂ©-CĆur de JĂ©sus. Mon parrain est RenĂ© Bigot, secrĂ©taire du Conseil paroissial de Saint-Joseph, et ma marraine Mme Marie-GeneviĂšve-Pauline DesmĂ© de lâIsle, veuve de M. Camille le Tourneux de la Borde. Je remplace dans ce clocher une vieille sĆur qui, en 1854, avait eu pour parrain M. Jean-Baptiste Retailleau, chevalier de la LĂ©gion dâHonneur, prĂ©sident du Conseil de Fabrique, et pour marraine Mme MĂ©lanie-Florianne Roger de Campagnolle, comtesse de Maurepart. »
đDO dâen haut :
« Je me nomme JEANNE-FRANCOISE DE CHANTAL. Ma voix sera celle des mĂšres et des veuves qui prient pour les enfants de la France tombĂ©s au Champ dâHonneur. Mon parrain a Ă©tĂ© M. Joseph-Albert-Marie-Edmond Pocard du Cosquer de Kerviller, Croix de guerre, professeur de droit Ă lâUniversitĂ© Catholique et Conseiller municipal dâAngers ; et ma marraine Mme Marie-AimĂ©e-JosĂšphe Mangonneau, veuve de M. Georges RosĂ©. »
âA leur arrivĂ©e le jeudi 3 mars, les nouvelles cloches de Saint-Joseph ont reçu une vĂ©ritable ovation. ChargĂ©s des cinq cloches, brillant au soleilâïž, ornĂ©es de verdure, de fleurs đet de rubansđ, les quatre camions de MM. Dupont et Brabin les ont gracieusement transportĂ©es jusquâĂ lâĂ©glise. đđđđâ
Notre ville dâAngers vient de sâenrichir dâune sonnerie trĂšs harmonieuse et trĂšs gaie, la plus importante aprĂšs celle de la CathĂ©drale ! đŒ
đ° Le Petit Courrier, mars 1921.