Le grand orgue construit par les célèbres ateliers d’Aristide Cavaillé-Coll fut solennellement inauguré en 1879 en présence de Mgr Freppel. Il est monté sur une triple arcature sous laquelle se trouvent six statues dont les patrons du chant liturgique : le roi David avec sa harpe et sainte Cécile jouant d’un instrument de musique.
Œuvre d’Aristide Cavaillé-Coll, les grandes orgues de notre église Saint-Joseph ont été inaugurées le 18 novembre 1879 lors de leur bénédiction par Mgr Freppel, alors évêque d’Angers. Ce jour fut celui du premier concert d’orgue en cette église, par Alexandre Guilmant, alors titulaire des grandes orgues de la Trinité à Paris, avec la participation de Maurice Mangeon, premier organiste titulaire de notre paroisse.
Si l’instrument a pu être construit, c’est grâce à la ténacité du curé de la paroisse, l’Abbé Pineau. Le financement a eu pour source principales donations des paroissiens. Parmi eux, le Vicomte de Ruillé, bienfaiteur de la paroisse, dont on peut retrouver le blason sur de nombreux vitraux, et sur l’un des deux anges qui supportent la tribune.
Ange avec le blason du Vicomte de Ruillé, bienfaiteur de la paroisse
Ange avec le blason de Mgr Freppel (l’abeille)
Clavier de Grand orgue :
56 notes – 15 jeux ; Montre 16 – Bourdon 16 – Bourdon 8 – Flûte harmonique 8 – Prestant 4 – Flûte douce 4 – Quinte 2 2/3 – Doublette 2 – Tierce 1 3/5 – Plein jeu IV – Fourniture III – Trompette 8 – Clairon 4 – Cromorne 8
Clavier de Récit :
56 notes – 8 jeux ; Flûte 8 – Gambe 8 – Voix céleste 8 – Flûte octaviante 4 – octavin 2 – Trompette 8 – Hautbois 8 – Voix humaine 8
Pédale :
30 notes – 4 jeux ; Contrebasse 16 – Flûte 8 – Bombarde 16 – Trompette 8
Combinaisons :
Accouplement Récit / Grand orgue – Tirasse Grand orgue / Pédalier – Tirasse Récit / Pédalier. Appel d’anches Grand orgue, Récit et Pédale. Tremblant.
Outre les tuyaux, le buffet renferme derrière la façade toute une mécanique destinée à faire le relais entre les claviers et les tuyaux ainsi que les réservoirs permettant l’alimentation en air.
Une partie de la tyauterie
du grand orgue
Une partie du mécanisme des vergettes (fines lamelles de bois)
Le rôle de l’orgue à l’église est double : accompagner le chant de l’assemblée, des chœurs, et des solistes et intervenir en des moments choisis de la célébration, comme l’entrée, l’offertoire, la communion et la sortie, en s’adaptant aux particularités des temps liturgiques, tant dans le choix du répertoire – écrit ou improvisé – que des registrations.
Dans son discours à l’occasion de la bénédiction de l’orgue de la Alte Kapelle de Regensburg, le 13 septembre 2006, le Pape Benoît XVI évoque en ces termes le rôle de l’instrument, tout en développant une méditation inspirée du Psaume 150 :
« Le Psaume 150, que nous venons d’écouter et de suivre intérieurement, parle de cor et de flûtes, de harpes et de cithares, de cymbales et de tambours : tous les instruments musicaux sont appelés à apporter leur contribution à la louange du Dieu trinitaire. Dans un orgue, les nombreux tuyaux et les registres doivent former une unité. Si, ici ou là, quelque chose se bloque, si un tuyau est désaccordé, dans un premier temps, cela n’est sans doute perceptible que par une oreille exercée. Mais si plusieurs tuyaux ne sont pas correctement accordés, cela donne alors lieu à des fausses notes, et le tout commence à devenir insupportable. Les tuyaux de cet orgue sont eux aussi exposés à des changements de température, et à des facteurs d’usure. Cela est une image de notre communauté dans l’Église. De même que, dans l’orgue, une main experte doit toujours reconduire les discordances à une juste consonance, ainsi, nous devons également dans l’Église, dans la variété des dons et des charismes, trouver toujours à nouveau, à travers la communion dans la foi, l’accord dans la louange de Dieu et dans l’amour fraternel. Plus nous nous laissons transformer dans le Christ à travers la Liturgie, plus nous serons capables de transformer également le monde, en faisant rayonner la bonté, la miséricorde et l’amour pour les hommes du Christ. »